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Jean Christophe Portes
Les enquêtes de Victor Dauterive
«Victor Dauterive, un enquêteur sous la Révolution»

Progrès et misères

Les années qui précèdent la Révolution sont marquées par des progrès scientifiques essentiels. Le siècle de lumière touche concerne aussi les techniques et les sciences. Nombreux sont ceux qui dans les milieux éduqués croient en une amélioration inéluctable de la condition humaine.

Cet esprit positif offre les conditions d’une autre révolution, industrielle celle-là. Tout commence par l’arrivée des premières machines à tisser, souvent en Angleterre ou en Wallonie. Elles vont tout changer dans le commerce et l’organisation du travail. La France voit apparaître les premières manufactures, en même temps qu’une nouvelle classe sociale, celle des ouvriers.

Au début du siècle, on a remplacé le charbon par la coke, de meilleure qualité. En 1784 la qualité du fer permet de fabriquer des machines. En 1790, plus de 100 hauts-fourneaux ont vu le jour en Angleterre. Au Creusot, l’industriel Schneider emploie 1500 ouvriers pour produire de la fonte. Il faudra un demi siècle pour arriver à l’invention de l’acier.

Accompagnant les progrès de la sidérurgie, les mines de charbon se multiplient, principalement en Angleterre, mais aussi dans le nord de la France et dans la future Belgique.

L’utilisation de la vapeur comme énergie a été imaginée par le Français Denis Papin, mais c’est l’Anglais James Watt qui en 1769 met au point la première machine à vapeur. Elle fait entrer l’humanité dans une nouvelle ère. Les chemin de fer, dont le système vient d’être en par le Français Daubenton, n’attendent plus que la première locomotive, construite en Angleterre en 1804.

En agriculture aussi les progrès sont sensibles, même si la France prend quelque retard, notamment par rapport à sa grande rivale d’outre-Manche. La culture de la pomme de terre, du maïs, des produits maraîchers, se développe peu à peu et améliore l’alimentation. Les outils changent et les méthodes de culture se rationalisent.

La médecine connait d’indéniables progrès, avec la vague de l’inoculation, une forme de vaccination contre la variole, qui connait un vif succès chez les élites.

La finance aussi connait une révolution : on voit apparaitre et prospérer de grandes compagnies par action, des sociétés d’assurance ou de distribution d’eau… autant de mécanisme économique qui connaitront le succès que l’on sait.

Tous ces grands progrès contrastent singulièrement avec des conditions de vies très difficiles. La misère reste très présente : un quart des français ne mangent pas à leur faim. Chaque jour ces hommes et ces femmes se lèvent sans savoir s’ils mangeront dans la journée. La grande angoisse est la jointure entre le moment où les réserves de la récolte de l’année précédente se tarit et celui où la suivante arrive.

Les maladies, mieux connues, restent fort mal soignées. On meurt d’infection, d’intoxication alimentaire. L’hygiène est largement méconnue. Un enfant sur deux n’atteint pas l’âge adulte et l’espérance de vie est de trente ans.